Stances à son retour à Paris, après le 18 fructidor

Auteur(s)

Année de composition

1797

Genre poétique

Description

Huitains d'octosyllabes en rimes embrassées avec refrain

Texte

Liberté, tu n'es point perdue ;
Tes ennemis sont aux abois :
En dépit des amis des rois
Tu nous es donc enfin rendue !
Liberté, de tous les mortels
Tu recevras un jour l'hommage ;
Les tyrans dans leur vaine rage
Ne pourront briser tes autels.
Liberté, etc.

J'ai vu ma patrie éplorée
Près de subir un triste sort,
Près de succomber sous l'effort
De la noblesse conjurée !
J'ai vu briller mille poignards…
J'ai vu désigner les victimes.
J'ai vu !… L'essaim de tous les crimes
Prêt à fondre de toutes parts.
Liberté, etc.

Malgré la ligue soulevée,
Malgré le glaive suspendu,
Le sang ne fut point répandu,
Et la Liberté fut sauvée…
C'est à notre immortel Sénat,
C'est à l'immortel Directoire
Que nous devons cette victoire
Et le salut de tout l'État.
Liberté, etc.

Français, de votre destinée
Dépend celle de l'Univers ;
Vous venez de briser ses fers
Dans cette étonnante journée :
Conservez-en dans votre cœur
La douce et consolante histoire,
Et pour jouir de votre gloire
Profitez de votre bonheur.
Liberté, etc.

 
 

Sources

BNF, 8 Ye 5222.