Stances sur la prise de Toulon

Auteur(s)

Année de composition

1793

Genre poétique

Description

Dizains d'octosyllabes terminés par deux alexandrins

Paratexte

Pièce chantée sur le Théâtre-Français le 10 nivôse an II

Texte

Air : Air des Marseillais

Ils ont payé leur perfidie,
Ils ont fui ces Anglais pervers ;
En vain par un lâche incendie
Ils ont cru venger leurs revers.
En embrasant ces édifices,
Ces murs qu'ils n'ont pu garantir,
Ils n'ont rien fait qu'anéantir
Les repaires de leurs complices.
Triomphe, Liberté ; donne partout des lois :
Ton sort est désormais de vaincre tous les rois.

De leurs cohortes fugitives
Si Dunkerque fut le cercueil,
Toulon contemple de ses rives
Le naufrage de leur orgueil.
Poursuivis par notre vengeance,
Ces ennemis jadis si fiers
N'auront montré sur les deux mers
Que leur crime et leur impuissance.
Triomphe, Liberté ; donne partout des lois :
Ton sort est désormais de vaincre tous les rois.

Ô vous, dont la funeste adresse
Changeant de masque chaque jour,
Par l'excès ou par la faiblesse
Voulut nous perdre tour-à-tour :
Cédez aux destins de la France ;
Vos trahisons n'ont plus d'appui ;
Et l'Anglais emporte avec lui
Et sa honte et son espérance.
Triomphe, Liberté ; donne partout des lois :
Ton sort est désormais de vaincre tous les rois.