Sur la mort du jeune tambour Barra
Auteur(s)
Texte
Jeune héros, amour de ton pays,
Aimable enfant dont la gloire s'honore,
C'en est donc fait ! Tes jours sont donc finis !
Et ton trépas a suivi ton aurore.
Quel vil esclave osant armer son bras,
Put te frapper d'une main meurtrière ?
Cet assassin ne te voyait-il pas
Couvert encor des baisers de ta mère ?
Hélas ! Ces yeux sont fermés pour toujours :
Amours, pleurez ! Plaisirs, versez des larmes !
Si jeune encore, il a fini ses jours,
Et n'a connu que la gloire et les armes.
Mais renfermant ces injustes regrets,
N'est-il pas mort en nommant sa patrie ?
C'en est assez pour le cœur d'un Français,
Et son trépas a compensé sa vie.
Sources
Almanach des Muses pour l'an III de la République, ou Choix des poésies fugitives de 1794, Paris, Louis, an III, p. 132.
PIPELET Constance, Œuvres complètes, Paris, Didot Frères, 1842, tome 2, p. 273-274.