Ô de Rome et de Vienne audacieux vainqueur !
Que la France idolâtre et que l'Europe envie,
Ma muse n'a jamais d'un vers adulateur
Des idoles du jour encensé la faveur ;
Mais de te rendre hommage elle se glorifie :
La louange est permise à qui chante un héros.

Qu'un autre rappelant tes sublimes travaux,
Et promenant sa muse aux champs de l'Italie,
Célèbre tes exploits, ton courage indompté,
De ces faits belliqueux mon cœur est peu flatté :
Ces succès éclatants, ces chants de la victoire
Me retracent toujours le sang qu'ils ont coûté.
Je laisse les combats au burin de l'Histoire,
Qui, te plaçant un jour au temple de mémoire,
Dira ce que ton bras fit pour la liberté.

Invincible guerrier, il est une autre gloire
Qui n'appartient qu'à toi ; c'est ton humanité,
Ton amour pour les arts. Va, poursuis ta carrière.
Va, dans Londres arborant notre auguste bannière,
Venger les maux affreux que Londres nous a faits.
Mais pour mettre le comble à tes nouveaux bienfaits,
Rappelé dans nos murs troublés par tant de brigues,
Et du poids de ton nom écrasant les intrigues,
Viens nous apprendre enfin à mériter la paix.