Invocation à l'Être suprême, ou La Prière républicaine

Auteur(s)

Année de composition

1794

Genre poétique

Description

Dizains d'octosyllabes terminés par deux alexandrins

Texte

Air : des Marseillais

Grand Dieu ! Dont la voix créatrice,
Enfanta le vaste univers,
Toi qui, dans ta lente justice,
Fut toujours l'effroi des pervers, (bis)
Daigne un moment sur ma patrie.
Jeter tes regards paternels,
Et livre à des maux éternels,
Les perfides qui l'ont trahie.
Frappe ces vils tyrans, punis leurs noirs forfaits,
Fais plus, (bis) guéris nos maux, en nous rendant la paix.

Les Français font tête à l'orage,
Prêts à fondre de toutes parts ;
Dissipe cet épais nuage,
Qui plane autour de leurs remparts, (bis)
Que tous les peuples de la terre
Ne forment qu'un peuple d'amis ;
Et de nos paisibles réduits,
Exile pour jamais la guerre.
Frappe ces vils tyrans, punis leurs noirs forfaits,
Fais plus, (bis) guéris nos maux, en nous rendant la paix.

Répands des torrens de lumière
Sur les peuples trop ignorans ;
Long-tems le stupide vulgaire
Fut gouverné par des médians. (bis)
Moteur du monde, Être suprême,
Les mortels soumis à tes lois,
Ne peuvent violer tes droits,
Ni disputer ton diadème.
Frappe ces vils tyrans, punis leurs noirs forfaits,
Sur nous, (bis) du haut des Cieux, fais descendre la paix.

Toi, dont l'équitable clémence,
Adoucis les maux des humains,
Pèse dans la juste balance,
Les vertus des républicains. (bis)
Anime leur brûlant civisme ;
Bénis leur Constitution,
Chef-d'œuvre d'une nation,
Dont rien n'égale l'héroïsme.
Frappe ces vils tyrans, punis leurs noirs forfaits,
Sur nous, (bis) du haut des Cieux, fais descendre la paix.

 
 

Sources

Almanach des Grâces pour la IIIe année républicaine, Paris, Cailleau, 1795, p. 41-43.