Mort de Viala (La)

Auteur(s)

Année de composition

1794

Genre poétique

Description

Huitains d'octosyllabes

Musique

Paratexte

Romance historique, adressée aux adolescens

Texte

Air : Du Vaudeville des Visitandines

(Le chant lentement)

Enfans adoptés par la gloire,
Auprès de moi rangez-vous tous ;
Écoutez la touchante histoire
D'un héros jeune comme vous. (bis)
Ah ! Que dans votre âme attendrie
Son nom soit gravé par ma main :
À treize ans, ce républicain
A sçu mourir pour sa patrie. (bis)

Sous les drapeaux du royalisme
De vils esclaves combattaient ;
Guidés par le fédéralisme,
Ils pillaient & s'entretuaient. (bis)
Une rivière à leur furie
Oppose son rapide cours :
À des pontons ils ont recours ;
Ces monstres n'ont plus de patrie. (bis)

Cependant, sur l'autre rivage,
Quelques républicains campaient ;
Ils avaient pour eux le courage ;
Mais d'armes, de poudre ils manquaient. (bis)
Viala, d'une âme aguerrie,
Bravant de nombreux bataillons,
Court vers les câbles des pontons,
En digne enfant de la patrie. (bis)

Le feu de la horde rebelle
Se dirige à l'instant sur lui.
Rien ne peut ralentir son zèle ;
Liberté ! Deviens son appui. (bis)
Il frappe le câble… Ô furie !
D'un coup mortel il est atteint…
Ces mots s'exhalent de son sein :
Heureux, je meurs pour la patrie ! (bis)

Mes chers enfans, je vois vos larmes ;
Imitez-moi, ne pleurez pas.
Voyez-vous ces faisceaux, ces armes ;
Croissez pour venger son trépas. (bis)
Si jamais quelque troupe impie
Voulait désunir ces faisceaux,
Songez à mon jeune héros,
Sachez mourir pour la patrie. (bis)

 
 

Sources

Almanach des Grâces pour la IIIe année républicaine, Paris, Cailleau, 1795, p. 178-179.