Francia, madre d'eroi,
Or che di lauro e ulivo t'incorona
Gloria adducendo la smarrita Pace,
Qual delle palme tue, de' figli tuoi
Portero nel mio vol ? No, d'Elicona
Non è cultor chi vede il merto, tace.
Tu che, rotto il mio pino, al mar mi togli,
Guidi in porto e nel tuo materno seno
E m'inviti e m'accogli,
Prendi in volto sereno
Quest' inno che di te canto agli onori.
L'onde Castalie eternano gli allori.
La tela, ove le prede
Pingi, che ai ferreo inroli alato Vecchio,
O musa, al caldo imaginar dispiega.
S'alza, ecco, Francia ! Ha sui diademi il piede.
Tiene una man di Verita lo specchio,
Abbatte l'altra la feroce lega.
L'idra non favolosa, ai colpi , ai lampi,
Con nuove testa invan sibila e rugge.
Là dell' onor ne' campi
Muor Tirannide, o fugge :
Qui dal gran lume il Fanatismo vinto
Cade, e morde il pugnal di sangue tinto.
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Ô France ! mère des héros, lorsque la gloire, tenant par la main la paix si long-tems égarée, te couronne d'olive et de laurier, laquelle de tes palmes, lequel de tes enfans élèverai-je sur mes ailes ? Non, il n'est pas le digne élève des Muses, celui qui, à l'aspect du mérite, garde le silence.
Ô France ! Toi qui, voyant mon vaisseau brisé, m'enlèves aux écueils, m'amènes au port, m'invites et m'accueilles dans ton sein maternel, daigne sourire à l'hymne que je chante en ton honneur. Ce sont les eaux de Castalie qui éternisent les lauriers.
Muse, que la toile où tu peins les larcins faits au
tems, se déroule à l'œil ardent de l'imagination ! Je vois la France qui se lève ! Foulant aux pieds les diadèmes, elle montre, d'une main, le miroir de la vérité ; de l'autre, elle abat la coalition : hydre cruelle qui, sous les coups de l'épée, sous les éclats de la foudre, rugit en vain, et dresse, en sifflant, ses têtes nouvelles. Dans les champs de l'honneur, je vois fuir la tyrannie éperdue ; je vois le fanatisme, subjugué par la lumière, tomber et mordre son poignard teint de sang.
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