She comes, benign Enchantress, heav'n-born Peace !
With mercy beaming in helvadiant eye ;
She bids the horrid din of battle cease,
And at her glance the savage Passions die.
Tis Nature's festival ; let earth rejoice,
Vanquish'd and conqueror pour exulting songs ;
In distant regions with according voice,
Let man the victory bless, its prize to man belongs !
Resistless Freedom ! When she nerves the arm
No vulgar triumph crowns the Hero's might ;
She, she alone can spread a moral charm
O'er war's fell deeds, and sanctify the fight.
Oh Gallia ! In this bright immortal hour,
How proud a trophy binds thy laurell'd brow !
Republic, hail ! Whose independant power
All earth contested once, all earth confesses now !
Protecting spirits of the glorious dead !
Ah ! Not in vain the Hero's noble toil,
Ah ! Not in vain the Patriot's blood is shed ;
That blood shall consecrate his native soil.
Illustrious names ! To history's record dear,
And breath'd, when some high impulse fires the bard ;
For you shall virtue pour the glowing tear,
And your remember'd deeds shall still your country guard.
And thou lov'd Britain, my parental isle !
Secure, encircled by thy subject waves,
Thou land august ! Where Freedom rear'd her pile,
While gothic night obscur'd a world of slaves !
Thy genius, that indignant heard the shock
Of frantic combat, (strife unmeet for thee,)
Now, views triumphant from his sea-girt rock
Thee unsubdued alone, for thou alone wert free !
Oh, happy thy misguided efforts fail'd,
My country ! When with tyrant-hosts combin'd :
Oh, hideous conquest ! Had thy sword prevail'd,
And crown'd the impious league against mankind !
Thou nurse of great design, of lofty thought !
What homicide ! Had thy insensate rage
Effac'd the sacred lesson thou hast taught,
And with thy purest blood inscrib'd on glory's page.
Ah ! Rather haste to Concord's holy shrine,
Ye rival nations ! Haste with joy elate ;
Your blending garlands round her altar twine,
And bind the wounds of no immortal hate.
Go, breathe responsive rituals o'er the sod Where Freedom's martyrs press an early grave !
Go, vow that never shall their turf be trod
By the polluting step of tyrant, or of slave !
And from your shores the abject Vices chase,
That low Ambition generous souls disdain,
Corruption blasting every moral grace,
Servility that kneels to bless his chain.
Oh Liberty ! Those demons far remove ;
Come, nymph, severely good, sublimely great !
Nor to the raptur'd hope of mortals prove
Like those illusive dreams that pass the iv'ry gate.
New Age ! That roll'st o'er man thy dawning year,
Ah ! Sure all happy omens hail thy birth ;
Sure whiter annals in thy train appear,
And purer glory cheers the gladden'd earth.
Like the young eagle when his stedfast glance
Meets the full sun-beam in his upward flight,
So Thou shalt with majestic step advance,
And fix thy dauntless eye on Liberty, and light !
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Elle vient, la propice enchanteresse, la Paix, fille du ciel. La bonté rayonne dans ses yeux. Elle impose silence au fracas horrible de la guerre ; et les passions cruelles meurent à son
aspect. C'est la fête de la Nature ; que la terre se réjouisse ! Que les vaincus et les vainqueurs forment des chants d'allégresse ! Que, d'une voix unanime dans les régions lointaines, le genre humain bénisse la Victoire : le prix de la Victoire intéresse le genre humain.
Irrésistible Liberté ! Lorsqu'elle fortifie le bras des héros, des triomphes vulgaires ne récompensent point leurs efforts. Elle, elle seule peut concilier avec la raison les actes féroces de la guerre, et sanctifier les combats. Ô France ! Dans ces jours d'immortelle splendeur, quel bandeau triomphal ceint ton front chargé de lauriers ! Salut, ô République dont l'indépendance contestée par toutes les puissances, est aujourd'hui reconnue par la terre
étonnée.
Mânes protecteurs ! Ombres des guerriers endormis dans le sein de la gloire ! Ah ! Les nobles fatigues des héros ne sont pas vaines, ah ! Le sang des amis de leur patrie ne coule pas en vain ; il conserve le sol où ils ont reçu la vie. Noms illustres ! Chers au souvenir de l'histoire, et que prononce le barde, lorsqu'il est animé d'une inspiration sublime, la vertu répandra en votre honneur des larmes brûlantes ; et vos exploits, vivant dans la mémoire, serviront encore de rempart à votre pays.
Et toi, bien-aimée Albion, mon île natale, à l'abri des dangers au milieu des vagues qui t'obéissent ! Terre auguste, ou la Liberté érigea son monument, tandis que la nuit des préjugés gothiques enveloppait un monde d'esclaves. Ton Génie s'indignait d'entendre le bruit des combats ; il rougissait de prendre part à leur frénésie ; maintenant, de son rocher dont l'Océan forme la ceinture, il triomphe de voir que toi seule n'a pas été subjuguée, parce que
toi seule étais libre.
Ô ma patrie ! Qu'il est heureux pour toi que tes efforts mal dirigés n'aient pas été suivis du succès ; lorsque tes armées s'unirent à des armées de tyrans. Oh ! Quelle affreuse victoire,
si ton glaive l'eut emporté, s'il avait couronné la ligue impie, formée contre le genre humain ! Mère des grands desseins, des hautes pensées, quel crime si ta folle rage eut effacé les saints préceptes que toi-même avais enseignés, que tu avais inscrits sur les pages de la gloire avec ton sang le plus pur.
Ah ! Plutôt, nations rivales, courez dans l'ivresse de la joie, courez au sanctuaire de la Concorde. Entrelacez autour de son autel vos
guirlandes confondues ; c'est elle qui cicatrise vos blessures ; la haine qui arma vos mains doit s'éteindre pour toujours. Allez, chantez ensemble des hymnes funéraires sur les tombes
prématurées des martyrs de la Liberté ; et jurez que jamais le gazon qui les couvre ne sera souillé par des tyrans ni par des esclaves.
Bannissez de vos rivages les vices abjects ; cette vile ambition que dédaignent les âmes généreuses, la corruption qui flétrit les grâces
morales, la servilité, qui s'agenouille pour bénir sa chaîne. Ô Liberté, chasse au loin ces esprits malfaisans. Viens, ô déesse ! Sublime, bonne et sévère à la fois ; et ne trompe pas l'espérance enthousiaste des mortels, comme ces songes imposteurs, qui nous arrivent par la porte d'ivoire.
Siècle nouveau, dont l'aurore se lève sur nos têtes, ah ! Sans doute tous les auspices fortunés entourent ton berceau ! Tu nous promets des annales plus pures, et une gloire plus chaste réjouira la terre enchantée. Pareil au jeune aigle, lorsque, dans son vol sublime, sa prunelle affermie brave tout l'éclat du soleil, tu t'avanceras d'un pas majestueux et tu fixeras ton intrépide regard sur la Liberté et la lumière.
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