Affiliation
Famille
Fils de Paul Parny (1717-1783), écuyer lieutenant d'infanterie et membre des familles influentes de l'Île Bourbon.
Frère de Jean-Baptiste Parny, écuyer du comte d'Artois puis de Marie-Antoinette et cofondateur de la loge des Neuf Sœurs.
A eu une fille avec Léda, une esclave de son père.
Formation / Études
Parcours / Carrière
Période
Catégorie
Description
Embarqué en 1763 pour aller en France étudier au collège de Rennes, Parny se détourna d'une carrière militaire voulue par son père, en entrant en 1771 au séminaire de Saint-Firmin à Paris, où il eut Siéyès et Cubières comme condisciples. Ayant quitté les ordres pour se consacrer à la poésie mondaine, il dut toutefois se résoudre à intégrer en 1772 les Gardes du corps du roi. Le service militaire lui laissa tout le loisir de composer des vers et de constituer un société d'hommes de lettres, la « Caserne », au sein de laquelle il put côtoyer le chevalier de Boufflers, Cubières, Dorat, Fontanes, Chabanon, Ginguené, ou encore le chevalier de Saint-George. La « Caserne » lui permit ainsi de se créer en métropole un réseau de relations et d'amitiés.
Parny fit son entrée à la Cour de Versailles par l'entremise de son frère, proche de la reine Marie-Antoinette. Fin 1777, il fut initié dans la loge des Neuf Sœurs, une loge maçonnique regroupant artistes et hommes influents, et à cette occasion versifia une Épître aux Bostoniens montrant une certaine sympathie de l'auteur pour les idées républicaines défendues par les insurgés. Il commença par ailleurs à faire paraître des pièces de vers dans l'Almanach des Muses et réalisa en 1778 ses Poésies érotiques, qui lui assurèrent un large succès auprès des élites lettrées.
Ses succès littéraires et ses relations à la Cour lui permirent d'obtenir en 1780 une place de capitaine dans le Régiment des dragons de la Reine.
La mort de son père en 1783 l'obligea à retourner sur l'Île Bourbon, avant qu'il ne soit affecté au vicomte de Souillac nommé gouverneur général des Indes pour participer à des travaux de fortification. De retour en France en 1786, la mort de son frère criblé de dettes l'année suivante le mit dans une certaine gêne financière.
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Description
Ne débordant pas d'enthousiasme au déclenchement de la Révolution, Parny privilégia dès 1789 une attitude de retrait, car sa proximité avec le couple royal pouvait lui être défavorable. Sa retraite fut d'autant plus accentuée par l'absence de secours financiers et le remboursement de ses dettes en assignats.
Pendant la Terreur, Parny choisit de se retirer à la campagne et adopta un profil bas. Inscrit sur une liste de suspects de la section de Brutus, il écrivit au Comité de Salut public pour se disculper et cita quelques vers de son Épître aux Bostoniens comme brevet de républicanisme. Il proposa également de se mettre à la disposition du Comité en tant qu'homme de lettres. Il rédigea ainsi une Ode au vaisseau « Le Vengeur » et reçut après Thermidor 2 000 F d'encouragement grâce à l'appui de Ginguené et de Marie-Joseph Chénier.
C'est notamment grâce à ses amitiés tissées avant la Révolution que Parny obtint en frimaire an IV (novembre 1795), par l'intermédiaire de Ginguené devenu Directeur de l'Instruction publique, un poste au ministère de l'Intérieur comme sous-chef dans la cinquième division consacrée à l'économie politique. C'est à la même période qu'il commença à ébaucher sa future Guerre des dieux. Le 1 vendémiaire an V (3 juin 1796), on informa Parny de sa nomination au poste d'administrateur du Théâtre des Arts, mais un an plus tard il remit sa démission pour protester contre la volonté du ministère de l'Intérieur de prendre sur les recettes du théâtre afin de renflouer ses caisses. Revenu dans les bureaux du ministère, Parny s'attela en l'an VII à la composition d'hymnes pour les fêtes révolutionnaires et mit la dernière à sa Guerre des dieux, qui recevait l'appui financier du ministre de l'Intérieur, François de Neufchâteau. La parution de ce poème anticlérical valut à son auteur l'inimitié persistante des catholiques et des contre-révolutionnaires (Chateaubriand ayant écrit son Génie du christianisme en réaction), mais connut un grand succès auprès des élites révolutionnaires, notamment des Idéologues.
Dès lors bien intégré dans la sociabilité littéraire révolutionnaire, Parny put participer en vendémiaire an VII (septembre 1799) à la fondation du Portique républicain. Toutefois le « parfum de scandale » qui auréolait son dernier poème le desservit dans sa candidature malheureuse à un fauteuil de l'Institut national.
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Description
Finalement élu comme Immortel le 30 germinal an XI (20 avril 1803) après plusieurs campagnes infructueuses, Parny se consacra activement aux travaux de l'Institut national et donna des preuves de sa loyauté au régime consulaire en versifiant Goddam !, un poème, qui sur le ton badin du persiflage servait les visées conquérantes de Bonaparte, le comparant à un nouveau Guillaume le Conquérant face à la perfide Albion.
Faisant figure de patriarche de la poésie élégiaque, Parny apporta son soutien à la nouvelle génération de poètes apparue sous l'Empire et composée par les Tissot, Labouïsse, et autres Millevoye. Renouant lui-même avec la poésie galante, il offrit au public des Déguisements de Vénus, ainsi que des Galanteries de la Bible en 1805.
Tombé malade dès 1811, Parny décéda en 1814 et fut enterré au cimetière du Père-Lachaise à côté de la sépulture de Delille.
Oeuvres
Sources
http://data.bnf.fr/12174838/evariste_de_parny/
SETH Catriona, Évariste Parny (1753-1814), Créole, révolutionnaire, académicien, Hermann, Paris, 2014.