Pot-pourri national
Paratexte
Texte
Air : Ce fut par la faute du sort, &c.
Ils ont croulé, les monumens,
Tombeaux de victimes vivantes.
Hélas ! Que de gémissemens
Remplirent leurs tours menaçantes :
Là, dans ces siècles ténébreux,
S'expioit un ardent civisme ;
On n'osoit peindre en traits de feux ;
L'amour du bien étoit un crime.
Air : Ah ! Le bel oiseau maman, &c.
Brille partout Liberté,
Nouveau soleil de ce monde ;
Brille partout Liberté,
Consoles l'humanité ;
Vas, fais pâlir les tyrans ;
Par ta morale profonde
Sur leurs trônes chancellans,
Que leur orgueil se confonde.
Brille partout Liberté, etc.
Air : Philis demande son portrait, &c.
Sénat français, tu surpassas
L'antique Aréopage ;
Sur des ruines tu plaças
Ton plus sublime ouvrage ;
Il nous sert de régulateur ;
À chaque loi nouvelle,
Paisiblement et sans chaleur,
Pour nous il en appelle.
Air : Annette, à f'âge de quinze ans, &c.
Rousseau, dans un écrit divin,
Fait voir le Peuple souverain ;
Son livre est celui du Destin :
Qu'on le révère,
Car c'est le Père
Du genre humain.
Air : Jusques dans la moindre chose &c.
Le philosophe Voltaire
Dans le cours de soixante ans,
Combattit la fourmilière
De nos sacrés fainéans.
Plus qu'Hercule, magnanime,
Sans fournir douze travaux,
Il conquit le fanatisme,
Source d'énormes fléaux.
Air : Que le Sultan Saladin, &c.
Abhorrons le Théatin,
Hippocrite Patelin,
Qui fomente et renouvelle
Une discorde éternelle,
Toujours au nom d'un Dieu saint ;
Sauvons-nous bien,
De son poignard, assassin,
Sans lui nous serions sur la terre
Un peuple frère.
Air : Voilà les portraits à la mode, &c.
Un monstre, de tous tems respecté,
Qui n'eût que trop de célébrité,
La vorace Féodalité,
N'est plus aux champs qui dévore,
Le villageois des grands abrité,
Dans ses travaux, n'est plus rebuté,
Bon citoyen, il s'honore.
Air : Iris, ne me rebutez pas, &c.
Sautez, barons, comtes, marquis,
Chevaliers si frivoles ;
Disparoissez, tous les débris
De ces fausses idoles.
Mortels, le code de mes loix
A dit : Dame Nature
Fixe vos devoirs et vos droits
Sur une base sûre.
Air : Vive le vin ! Vive l'Amour ! &c.
Vive la Loi ! Vive le Roi !
Mais qu'il n'inspire plus l'effroi :
Voyons ce qu'il est par lui-même.
Le hasard place au rang suprême ;
La splendeur du trône n'est rien,
Notre bonheur est son soutien ;
Il fait l'éclat du diadème.
Air : Que l'homme est bien durant sa vie, &c.
Tu n'as pu finir ton ouvrage ;
Je crains ; tu n'es plus, Mirabeau,
Des pièces qui fit l'assemblage,
L'intrigue, architecte nouveau.
Air : Mon père était pot, &c.
Les Feuilantins ambitieux,
Farfadets populaires,
Vont, surnommant des factieux
Nos avocats sincères.
Ces Anti-Citoyens
Sont féconds en moyens ;
Leurs feuilles mensongères
Distillent les venins,
Sur les vrais Jacobins,
Qu'ils trouvent trop austères.
Air : Quel désespoir d'être sans esprit à mon âge
Il faut les voir,
Pétion, Buzot, Robespierre ;
Il faut les voir,
Quand ils pulvérisent les Noirs.
Roederer est intrépide ;
Prieur n'est point timide ;
Grégoire est un bon guide :
C'est là qu'ils sont bien nos pouvoirs.
Il faut les voir,
Pétion, Buzot, Robespierre ;
Il faut les voir,
Quand ils pulvérisent les Noirs.
Air : Tôt, tôt, tôt, battez chaud, &c.
C'est peu de n'avoir que raison,
Il faut encor le droit canon.
Mille phalanges citoyennes,
Qui vengeroient le moindre affront,
Liberté n'est point un vain nom,
Pour elle, nos soins et nos peines,
À ces Grands,
Soi-disans
Menaçans,
Il faut dire,
Vous êtes dans le délire.
Air : Jardinier ne vois-tu pas, &c.
Des rois ligués les projets,
Sont bâtis sur des sables,
Nous répondrons par boulets ;
Sabres, piques et mousquets,
Aux diables ! Aux diables ! Aux diables !