Prise de Toulon (La)

Auteur(s)

Année de composition

1793

Genre poétique

Description

Dizains d'octosyllabes terminés par deux alexandrins

Paratexte

Texte

Air : des Marseillais

Français, par des chants d'allégresse,
Célébrons nos jeunes vainqueurs ;
Accourez, nymphes du Permesse,
Broyez vos plus vives couleurs. (bis)
Non, jamais victoire aussi belle
Ne put animer le pinceau ;
Pour rendre étonnant ce tableau,
Il suffit d'un récit fidèle.
Hommage, Citoyens, gloire à nos défenseurs ;
Chantons, (bis) et que leurs noms soient sacrés à nos cœurs.

Les vils suppôts d'une couronne,
Dans nos champs s'étaient répandus ;
Aussitôt la trompette sonne,
Le Français part… Ils ne sont plus. (bis)
Du bruit de leurs superbes chaînes,
Ils croyoient étonner nos sens ;
Mais de leurs cadavres sanglans,
Ils n'ont fait qu'engraisser nos plaines.
Hommage, Citoyens, gloire à nos défenseurs ;
Chantons, (bis) et que leurs noms soient sacrés à nos cœurs.

Rends-nous, ville ingrate & perfide,
Rends-nous compte de tes forfaits,
Quoi ! C'est par un fer homicide,
Que tu réponds à nos bienfaits ! (bis)
Sous un rempart inaccessible,
En vain tu prétends te couvrir ;
Qui veut vivre libre ou mourir,
Ne voit rien, non rien d'impossible.
Hommage, Citoyens, gloire à nos défenseurs ;
Chantons, (bis) et que leurs noms soient sacrés à nos cœurs.

Sous la Liberté qui les guide,
S'avançaient nos braves soldats,
Prêts à venger ton parricide ;
En frères, ils t'ouvroient les bras ; (bis)
Un seul mot eût éteint la foudre
Qu'ils faisaient briller à tes yeux ;
Toi seule a rallumé les feux ;
Ces feux qui t'ont réduite en poudre.
Hommage, Citoyens, gloire à nos défenseurs ;
Chantons, (bis) et que leurs noms soient sacrés à nos cœurs.

D'esclaves courbés sous leur maître,
En vain tes remparts sont couverts,
Pour exterminer un seul traître,
Nous l'irions chercher aux Enfers, (bis)
Je vois tout l'orgueil britannique
Ployer devant nos étendards,
Et les farouches léopards,
Fuir au seul nom de République.
Hommage, Citoyens, gloire à nos défenseurs ;
Chantons, (bis) et que leurs noms soient sacrés à nos cœurs.

 
 

Sources

Almanach des Grâces pour la IIIe année républicaine, Paris, Cailleau, 1795, p. 51-53.