Réponse de l'Assemblée nationale, à l'avocat de l'Amour

Auteur(s)

Année de composition

1790

Genre poétique

Description

Huitains d'octosyllabes en rimes croisées

Musique

Paratexte

Texte

Air : On compterait les diamans

Eh ! Pourquoi tant vous alarmer !
L'Amour ne perd point sa noblesse ;
Quiconque a le droit de charmer
Sur les cœurs doit régner sans cesse.
Nous avons toujours respecté
Les loíx de cet Enfant volage,
Et c'est par sa divinité,
Qu'il obtient sur-tout notre hommage. (bis)

Notre pouvoir est limité
Par son ineffable puissance,
Même à la fière Liberté,
Il fait sentir son influence.
Pour désigner ce Dieu charmant,
Chaque pays a son langage :
En France il est donc suffisant
De le conformer à l'usage. (bis)

Sa devise & ses attributs
Méritent bien notre suffrage ;
Sa livrée aux yeux prévenus,
Ne portent même aucun ombrage.
Ses chiffres couronnés de fleurs,
Ne peuvent déplaire à personne ;
On aime à voir au Roi des cœurs,
Les prérogatives du trôneAllusion au privilège exclusif dont jouit maintenant le roi, en France, d'avoir des armoiries & son chiffre surmonté d'une couronne. (bis)

Martyr de l'infidélité,
Nous prenons part à votre peine ;
Mais contre une ingrate Beauté,
Près de nous votre plainte est vaine
Nos décrets n'ont pas le pouvoir
De rendre les amans fidèles ;
L'Amour seul a droit de pourvoir
À la réforme de ses ailes. (bis)

 
 

Sources

Almanach des Grâces pour l'année 1791, Paris, Cailleau et Fils, 1790, p. 101-103.