À Rosine

Auteur(s)

Année de composition

1795

Genre poétique

Description

Huitains d'octosyllabes

Mots-clés

Musique

Paratexte

Texte

Air : Des Visitandines

Toi qui perdis au monastère
Les plus beaux jours de ton printems !
Rosine, une loi salutaire
Te permet de nouveaux sermens. (bis)
Ta bouche, hélas ! fit un parjure ;
Mais l'Amour vaincra tes erreurs :
Les Dieux ont gravé dans nos cœurs
Ce premier vœu de la Nature.

Si le bandeau de l'imposture
Sçut obscurcir tes premiers ans,
Il est tems que ton cœur abjure
Ces mystiques égaremens. (bis)
Pour frais de ton apostasie,
Contracte une douce union ;
L'époux des filles de Sion
N'est qu'un époux en effigie. (bis)

Faisant sans cesse pénitence,
De petits péchés non commis ;
Tu gémissais dans le silence,
Pour être un jour en Paradis. (bis)
Rosine, reste sur la terre,
Et l'embellis par tes vertus.
Hélas, le banquet des élus
Vaut-il le bonheur d'être mère ? (bis)

De même qu'une jeune plante
Qui croît à l'abri du soleil ;
Ton existence languissante
Fut long-tems un profond sommeil. (bis)
Mais, grâce au nouveau système,
Tu vas jouir de tous tes droits ;
La Raison a dicté ces lois,
Pour mettre fin à ton carême. (bis)

 
 

Sources

Almanach des Grâces pour la IIIe année républicaine, Paris, Cailleau, 1795, p. 119-120.