Sonetto alla Liberta

Auteur(s)

Année de composition

v. 1790

Genre poétique

Description

Mots-clés

Paratexte

Texte

Sonetto alla Liberta Sonnet à la Liberté

O Dea già figlia di virtù che aggiunge,
Duo gran contrarj independenza e leggi.
Tu che da miei primi anni il cor mi pungi
E mia vita e miei studi arbitra reggi.

 

Tu suora di giustizia or ten disgiungi ;
Relligion, già baze tua, dileggi ;
Tu da ogni tetto ed auro e pianto emungi,
E tempio or qui contaminato eleggi ?

 

Ah no la diva mia del tebro diva,
Del tamigi e di Sparta, ai Galli ignota,
Di Senna mai neppur vide la riva.

 

Licenza è questa alla lisciata gota
Ben la raviso, e d'ogni pudor priva
Volger s'affretta la sua breve ruota.

 

 

Liberté que mon cœur adora dès l'enfance,
Qui réglais ma conduite et dictais mes écrits,
Amour sacré de l'ordre et de l'indépendance,
As-tu brisé les nœuds qui faisaient tout ton prix ?

 

Eh ! Quoi j'ai vu les pleurs signaler ta présence ?
Le sang de l'honnête homme arroser tes lambris ?
Tu détruis la morale !… Elle était ta défense !
La Justice est ta sœur !… Et tu fais des proscrits !

 

Non, non, la déité dont mon âme est éprise,
Visita l'Eurotas, le Tibre et la Tamise ;
Mais fuit la Seine impure, et rougit des Français.

 

Ces haillons chargés d'or sont ceux de la Licence ;
Son tourbillon rapide entraînera la France
Et lui rendra ses fers, pour prix de ses excès.

 

(Traduction de Joseph Villetard)