Strophes

Auteur(s)

Année de composition

1794

Genre poétique

Description

Huitains d'octosyllabes

Paratexte

La Raison réveille les hommes, ils se lèvent & lui adressent leur prière.

Texte

Toi, qui brillais avant les temps,
Jour pur, sans couchant, sans aurore ;
Toi, qui nous vis hommes-enfans,
Regarde un peuple qui t'adore ;
Notre œil était appesanti,
Ta lumière inondait l'espace,
Le char, où ton soleil se place,
Rouloit sur un monde assoupi.

L'erreur prête à nous égorger
Ouvrit une arène sanglante,
Et devant les feux du bûcher
Pâlit l'humanité tremblante ;
Vingt tyrans nous écrasoient tous…
Rongeant le frein de l'esclavage,
L'homme sans force & sans courage,
Offroit son sang… mais à genoux !

Au-dessus des rois consternés
Raison lève une tête fière ;
Que nos ennemis prosternés
Cachent leur front dans la poussière !…
Ah ! Plutôt, de vils imposteurs
Frappe les yeux par ta lumière…
Que chaque pas de ta carrière
Enfante des adorateurs !

 
 

Sources

AN, F17 1009C.