Sur la mort de Simonneau, maire d'Étampes, qui a péri en voulant faire exécuter la loi

Auteur(s)

Année de composition

1792

Genre poétique

Description

Huitains d'octosyllabes en rimes croisées

Mots-clés

Musique

Paratexte

Texte

Loin d'associer ma mémoire
Au nom de ces brigands fameux,
Dont tous les titres à la gloire
Ne sont que des forfaits heureux ;
À l'amour des lois, au civisme,
J'offre l'essai de mes pinceaux :
Sans la vertu, point d'héroïsme,
Et je veux peindre des héros.

Un magistrat de la patrie,
Au milieu d'un peuple égaré,
Des lois, aux dépens de sa vie,
Ose être l'organe sacré.
Il meurt : et son trépas sublime
Opère un prodige nouveau ;
Les bourreaux, honteux de leur crime,
Vont l'expier sur son tombeau.

Pour qui cette fête publique,
Auguste et simple en ses apprêts ?
Des rameaux de chêne civique,
Enlacés aux tristes cyprès,
Ornent l'écharpe magistrale…
Tremblez, fiers rivaux des Français
Des lois la fête triomphale
Est le garant de leurs succès.

Vous que l'amour de la patrie
Échauffe de ses nobles feux,
Redoublez encor d'énergie,
En combattant les factieux.
Jurez en ce jour, de défendre
Les lois dont il mourut l'appui :
Amis, c'est payer à sa cendre
Le seul tribut digne de loi.

 
 

Sources

Almanach des Muses de 1793, ou Choix des poésies fugitives de 1792, Paris, Delalain, 1793, p. 43-44.