Sur la paix
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Paratexte
Texte
Air : Chant du départ
Nos soldats triomphant dans leurs vastes conquêtes
N'épouvantent plus l'univers,
Et la France bientôt calmera les tempêtes
Qui grondent encor sur les mers.
Que des campagnes désolées
La guerre éloigne ses fureurs !
Que dans nos âmes consolées
La paix répande ses douceurs !
N'écoutons plus que l'indulgence
Qui nous engage à nous aimer ;
À la torche de la vengeance
La guérie peut se rallumer. (bis)
Guerriers dont le courage enchaîna la victoire
À la fortune des Français,
Revenez, tout couverts des palmes de la gloire
Cultiver l'arbre de la paix :
La France qui s'est épuisée
Pour soutenir tant de combats,
Sera bientôt fertilisée
Par le retour de ses soldats.
Les abeilles après l'orage
Pour chercher d'utiles douceurs,
Plus ardentes à leur ouvrage
Vont se répandre sur les fleurs. (bis)
Sur vos fronts rayonnans d'une gloire immortelle,
Les plaisirs, à votre retour,
Mêleront à l'éclat de la palme éternelle
Le myrthe fleuri de l'amour.
Déjà les filles de Mémoire
Rassemblent les talens épars
Pour aller peindre votre histoire
Aux lambris dit temple des Arts :
J'entends la douce poésie
Qui chante vos nombreux exploits,
Et la lyre de l'harmonie
Pour vous résonnc entre ses doigts. (bis)
Muse, allons couronner ce monument funèbre
Et de lauriers et de cyprès,
Et versons sur des morts que la France célèbre
Nos éloges et nos regrets.
Je vois une femme étendue
Sur un tombeau pousser des cris,
J'entends cette mère éperdue
Qui nous redemande son fils :
Il a péri couvert de gloire
Parmi l'élite des Français,
Son nom vivra dans la mémoire
Aussi long-tems que nos succès. (bis)
Quel est ce demi-dieu que la Paix nous présente,
Rayonnant d'immortalité ?
La foudre fume encor dans sa main triomphante,
Il soumet une aigle irrité :
C'est, dit la France enorgueillie
Le Libérateur des lombards,
Le Conquérant de l'Italie,
L'ami de la Paix et des Arts !
Que les peuples chantent sa gloire,
Qu'ils-jouissent de ses bienfais ;
La France lui doit la victoire,
Et l'univers lui doit la paix. (bis)
Grand Dieu, toi qui répands le calme et les orages,
Toi dont la main du haut des cieux
Nous verse la lumière et forme les nuages
Qui la dérobent à nos yeux,
Toi, dont l'invincible puissance
Nous soutenait dans les combats,
Inspire aux Français la prudence
Qui consolide les États
Et dans la France déchirée
Par de trop sanglantes fureurs,
De cette paix si désirée
Que rien n'altère les douceurs. (bis)