Sur la plantation de l'arbre de la Liberté dans la citadelle de Lille
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Paratexte
Texte
Air : De la Montagne
À peine de ses feux naissans
Le soleil ranime la terre ;
Liberté ! Tu vois tes enfans
Se réunir près de leur mère ;
Autour de ces rameaux sacrés,
Dont leurs mains te font une offrande,
Leurs cœurs, de plaisir enivrés,
Forment une guirlande. (bis)
Dans un temple grand, fastueux,
Jadis était un sanctuaire ;
C'est là qu'on recelait des dieux
Pétris d'une pâte légère ;
Et de parfums & de présens,
En vain on chargeait ces idoles,
Les prêtres leur laissaient l'encens,
Et gardaient les pistoles. (bis)
Un temple plus majestueux
Succède à ces amas de pierres ;
Entre nous & les vastes Cieux,
Il n'existe plus de barrières.
Liberté ! C'est là désormais
Que nous recevrons tes oracles ;
Dans le cœur de tout bon Français
Seront tes tabernacles. (bis)
Loin de toi ces vains ornemens,
Qu'on prodiguait à l'imposture ;
Reçois des mains de tes enfans,
Cet arbre enfant de la Nature :
Puisse-t-il, aux cœurs innocens,
Prêter son ombre hospitalière !
Et qu'à son aspect les tyrans
Rentrent dans la poussière. (bis)
Symbole de nos grands destins,
Couvre-toi d'un épais feuillage :
Que jamais de profanes mains
N'osent captiver ton branchage ;
Du faible, contre l'homme altier,
Sois désormais le Capitole,
Tes rameaux vont se propager
De l'un à l'autre pôle. (bis)
Oiseaux, contre vos oppresseurs,
Venez-y chercher un asyle,
Et goûter en paix les douceurs
D'une vie heureuse & tranquille ;
Modèle des cœurs amoureux,
Accours, aimable tourterelle ;
Reprends-y des chants plus joyeux,
Plaintive Philomèle. (bis)