Triomphe de la Raison et de la Vérité, sur les abus des cultes (Le)

Auteur(s)

Année de composition

s.d.

Genre poétique

Description

Huitains d'octosyllabes

Paratexte

Chanté le décadi 20 ventôse

Texte

Air : Vaudeville des Visitandines

Quand du temple la porte s'ouvre,
La vérité s'offre à mes yeux ;
Je vois le temps qui la découvre,
Elle descend du haut des cieux : (bis)
Pour rendre le calme à la terre,
Elle en bannit les préjugés ;
Par elle nos jours sont changés,
Et la France se régénère. (bis)

De nos fanatiques mystères
Justement proscrits de nos jours,
Des antiques erreurs vulgaires
Voudroit-on prolonger le cours ? (bis)
Ah ! Pour dissiper ce nuage,
L'exemple seul a ce pouvoir :
Quand la vérité se fait voir,
La raison achève l'ouvrage. (bis)

Les ténèbres de l'ignorance
Ont amené tous les fléaux ;
Ce fut par les prêtres en France
Que vint la source de nos maux : (bis)
Pour punir cette horrible secte,
Voilà le geste que je fais ;
Mais la loi parle, et je me tais ;
Il faut que chacun la respecte. (bis)

En vain cette noire séquelle
Voudroit reprendre le dessus ;
Elle ne bat plus que d'une aile,
Ses efforts seront superflus : (bis)
Chaque jour le peuple s'éclaire,
Il reconnoît enfin ses droits ;
Il déteste autant que les rois
Tous les sots diseurs de bréviaire. (bis)

Seroit-il possible qu'on puisse
Croire encre à ces charlatans,
Non plus qu'à l'image d'un Suisse
Que l'on promenoit tous les ans ? (bis)
On n'écoute plus les oracles,
De tous ces croqueurs d'oremus ;
Leurs morts ne ressuscitent plus ;
Leurs saints ne font plus de miracles. (bis)

Le culte le plus respectable
Est celui de l'humanité,
Qui tend une main secourable
À l'indigent persécuté ; (bis)
Le mettre souvent en pratique
C'est le devoir du citoyen ;
Mes amis, voilà le moyen
D'être utile à la République. (bis)

 
 

Sources

BNF, 8 Ye 4700.