Où donc est votre énergie
Français tant de fois vainqueurs
À la voix de la patrie
Avez-vous fermé vos cœurs ?
Appuis de la République
Vous qui deviez l'affermir
Quoi sous un joug tyrannique
Voulez-vous encor fléchir ?  (bis)

À dix ans pour servir l'État
Barra se destine à la guerre
Et du salaire de soldat
Ce bon fils soulage sa mère
Par les plus tendres sentimens
C'est savoir embellir sa vie
Que de servir en même tems
Et la Nature et sa patrie. (bis)

Chargé du dépôt précieux
Des chevaux d'un chef intrépide,
Pressé d'assassins furieux
À céder rien ne le décide
Barra préférant le trépas
À la plus lâche ignominie,
À vous, dit il, non scélérats !
Soudain il meurt pour la patrie. (bis)

Qui pourra calmer ta douleur,
Mère hélas ! Trop infortunée !
Mais que dis-je ? D'un tel malheur
Ton âme n'est point étonnée.
De tes larmes en un moment
Oui je vois la source tarie
Ô Nature ton sentiment
Cède à l'amour de la patrie. (bis)

Ô vous qui plus longtems que nous
Verrez fleurir la République,
Puisse un tel exemple sur vous
Augmenter cette ardeur civique.
Votre cœur, alors sentira
Qu'il n'est qu'un sort digne d'envie 
C'est de pouvoir, comme Barra,
Donner ses jours à la patrie. (bis)