Vers à M. Chalumeau, administrateur du district de Melun, auteur de la « Chaumière » et du « Catéchisme de l'impôt »

Auteur(s)

Année de composition

1791

Genre poétique

Description

Mots-clés

Musique

Paratexte

Texte

Tu joins l'utile à l'agréable,
Dans tes défrichements heureux ;
Et dans ton livre inimitable,
Tu sais peindre et doubler tous les bienfaits des cieux.
Tu montres qu'il n'est point de sol si misérable,
Qui, de l'agriculteur instruit, infatigable,
Ne puisse, un jour, combler les vœux.
Sous ton génie ardent, sous ta main créatrice,
Les cailloux et la craie, au rebut condamnés,
Par les hommes ingrats, les sables dédaignés,
Étalent, à nos yeux, l'abondance propice
Des nobles champs par Cérès couronnés.
Tu me parais plus grands qu'Alcide,
Quand ta masse pesante et ton bras intrépide
Brisent les rochers que le temps
Endurcit, prolongea pour étouffer nos champs ;
Et quand tu rends fécond le sol le plus perfide,
Et quand, par ton pouvoir, une pierre homicide
Se change en pain et devient un bienfait !
Oui, la Nature même et le patriotisme
Ont créé ta Chaumière, ont fait ton Catéchisme ;
L'esprit est enchanté, le cœur est satisfait :
Écrivain, peintre et neuf à chaque page,
De ta plume de feu qu'il naisse un autre ouvrage ;
Pour le repos le talent n'est pas fait.

 
 

Sources

Bouche de Fer, n° 14, 3 février 1791, p. 219-220.