Chanson militaire

Auteur(s)

Année de composition

1793

Genre poétique

Description

Sizains d'octosyllabes

Mots-clés

Musique

Paratexte

Texte

Air : Chantez, dansez, amusez-vous

Voulez-vous suivre un bon conseil ?
Buvez avant que de combattre.
De sang froid, je vaux mon pareil,
Mais quand je suis gris j'en vaux quatre.
Versez donc mes amis, versez,
Je n'en puis jamais boire assez.

Comme ce vin tourne l'esprit !
Comme il vous change une personne !
Tel qui tremble s'il réfléchit,
Fait trembler quand il déraisonne.
Versez donc mes amis, versez,
Je n'en puis jamais boire assez.

Ma foi ! C'est un triste soldat
Que celui qui ne sait pas boire ;
Il voit les dangers du combat :
Le buveur n'en voit que la gloire.
Versez donc mes amis, versez,
Je n'en puis jamais boire assez.

Cet univers, oh ! C'est très beau !
Mais pourquoi dans ce bel ouvrage
Le Seigneur a-t-il mis tant d'eau ?
Le vin me plairait davantage.
Versez donc mes amis, versez,
Je n'en puis jamais boire assez.

S'il n'a pas fait un élément
De cette liqueur rubiconde,
Le Seigneur s'est montré prudent !
Nous eussions desséché le monde.
Versez donc mes amis, versez,
Je n'en puis jamais boire assez.

 
 

Sources

Almanach des Muses de 1794, ou Choix des poésies fugitives de 1793, Paris, Delalain, an II, p. 203-204.