Chanson qui fut chantée le jour de l'an à bord de la frégate le Murion, que montoit le général Bonaparte lorsqu'il revint d'Égypte en France
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Texte
Air : Mourir pour la patrie
Chers amis, dans cet heureux jour,
Au retour de l'an qui commence
S'unit un plus heureux retour :
Le héros cher à notre amour,
Revient aux rives de la France;
Bientôt la paix aura son tour,
Ce jour pour la patrie (bis)
Est le jour le plus beau, le plus digne d'envie.
L'Égypte enfin n'a plus de fers.
Les vents, d'accord avec Neptune,
Nous ouvrent la route des mers,
Et vers les bords qui nous sont chers
Portent César et sa fortune ;
Il vient des bouts de l'univers
Rendre à notre patrie (bis)
Le destin le plus beau, le plus digne d'envie.
Où sont ces bataillons nombreux,
Vomis des rives ottomanes ;
La victoire a soufflé sur eux ;
La mer en ses gouffres affreux
Vient de les immoler aux mânes
De nos compagnons malheureux.
Ce jour pour la patrie (bis)
Fut le jour le plus beau, le plus digne d'envie.
Et vous, objets de nos douleurs,
Dont le sang paya tant de gloire,
Dont les noms font couler nos pleurs,
Et sont gravés dans tous nos cœurs,
Comme ils vont l'être dans l'Histoire.
Consolez-vous, mânes vainqueurs ;
Mourir pour la patrie (bis)
Est le sort le plus beau, le plus digne d'envie.
Mais quoi ! L'hydre des potentats
Redresse encor toutes ses têtes ;
Punis leurs nombreux attentats :
Viens, Bonaparte, en leurs États
Ressaisis tes vastes conquêtes ;
Quand la France implore ton bras,
Voler vers ta patrie (bis)
Est le sort le plus beau, le plus digne d'envie.
Fier Moscovite, et vous, Romains,
Vous verrez nos braves cohortes ;
Et toi, frémis, roi des Germains,
Bonaparte sait les chemins
Qui vont nous conduire à tes portes :
Frémis, la foudre est dans ses mains ;
Vengeur de sa patrie, (bis)
Que son sort sera beau, sera digne d'envie !
Français, soyons toujours joyeux ;
Il faut rire en faisant la guerre,
Fêter, comme nos bons aïeux,
La jeune fille et le vin vieux ;
Boire, aimer, triompher et plaire,
Et chanter tous, à qui mieux mieux,
Buvons à la patrie, (bis)
Au héros qui pour elle immoleroit sa vie.