Pierre-Louis Ginguené

Issu d'une famille bourgeoise aisée, Ginguené, une fois ses études terminées en compagnie de Parny, entreprit en 1768 la composition, à Rennes, de La Confession de Zulmé, suivie d'un autre poème, Ode sur le retour du parlement à Rennes en 1770, qui lui assurèrent une renommée locale comme poète et littérateur. Et c'est fort de cette réputation qu'il fit son arrivée à Paris en 1772, d'abord comme précepteur, ensuite dès 1775 comme collaborateur à différents journaux (Journal de Paris et Mercure de France) en rédigeant des articles de littérature.
Peu à peu intégré dans les salons de la capitale, notamment chez Mme de Condorcet et Mme Helvétius, il finit par entrer comme commis au Contrôle général des Finances sous la direction de Necker en 1778. Cela ne l'empêcha guère, à côté, de continuer une carrière de littérateur et d'écrire des opéras-comiques (Pomponin, ou le Tuteur mystifié (1777), Confidences à la mode (1783)) ainsi que de composer de la musique en prenant parti pour les piccinnistes dans la Querelle des Gluckistes et des Piccinnistes.
Proche d'autres poètes, il composa ainsi une Épître au poète Le Brun pour l'engager à publier le recueil de ses poésies (1785) et noua des relations solides avec le reste de la République des Lettres parisienne, les frères Chénier, Ducis ou Andrieux pour ne citer qu'eux.

C'est à ce titre de compositeur qu'il participa à l'entreprise éditoriale de Panckoucke, l'Encyclopédie méthodique, en se chargeant de rédiger les articles consacrés à la musique.

Nommé de 1799 à 1802 au Tribunat, Ginguené fit partie de ces députés qui ne cessèrent de s'opposer à plusieurs projets de Bonaparte, avant d'en être renvoyé par le Premier Consul.
Il fut alors nommé de 1803 jusqu'à sa mort en 1816 professeur de littérature italienne à l'Athénée des Arts de Paris.