Hymne pour la fête de Barra et Viala
Auteur(s)
Texte
Musique de Gossec
Jeunes héros, que la nuit éternelle
Ensevelit dans ses voiles épais,
Vous, que célèbre une pompe immortelle,
Prix des vertus qu'honorent les Français.
En vain la tombe en ses flancs vous recèle ;
Dans tous les cœurs vous vivrez à jamais. (bis)
À tant de gloire, enfans, osez prétendre ;
Jurez qu'un jour vous serez leurs égaux :
Mères, calmez votre douleur trop tendre ;
Un beau trépas dédaigne les sanglots.
Chants de victoire, accompagnez leur cendre ;
C'est triompher, que mourir en héros. (bis)
Ô Viala ! Par un élan rapide,
Les flots t'ont vu dans leur sein t'engloutir
D'un bras hardi, fendant la plaine humide,
Au coup mortel te hâter de t'offrir.
Un cœur armé d'un courage intrépide,
Ne sait que vaincre, ou ne sait que mourir. (bis)
Le front paré d'un calme magnanime,
Jeune Barra tu sçus aussi périr ;
Tu vis l'esclave, à ton aspect sublime,
L'œil étonné t'admirer et rougir.
Tant de grandeur doit confondre le crime ;
Tant de vertu doit s'en faire applaudir. (bis)
Tems, garde-toi de heurter de ton aile
Le marbre heureux sillonné par ces faits :
Qu'au monde un jour ce marbre le révèle ;
Et que tout chante à l'ombre de la paix :
En vain la tombe en ses flancs les recèle ;
Dans tous les cœurs ils vivront à jamais. (bis)