Hymne pour la fête du Neuf Thermidor

Auteur(s)

Année de composition

ap. 1794

Genre poétique

Description

Paratexte

Texte

Vil oppresseur, monstre perfideMaximilien Robespierre,
Ton âme, sourde à nos douleurs,
Dans son ivresse parricide
Boit notre sang avec nos pleurs.
Frémis, tyrans, le peuple tonne !
Des cachots, de ces lieux d'horreur
Que créa ta sombre fureur,
La mort s'élance sur ton trône !…

Frappons, perçons ces voûtes sombres,
Sauvons d'infortunés proscrits :
J'entends gémir de pâles ombres
Dont ces murs repoussent les cris.
Le désespoir qui les dévore
Renaît du repos de leur cœur ;
Mais il existe un Dieu vengeur,
Et tout un grand peuple l'implore.

Tombez avec la tyrannie,
Sombres tours, où d'affreuses lois
De l'innocence et du génie
Ont long-temps étouffé la voix.
Que, dispersés sur ce rivage,
Vos noirs débris, encor fumans,
Attestent nos nouveaux sermens
Et notre horreur pour l'esclavage.

Êtres souffrans, victimes chères,
Quoi ! Vous tombez à nos genoux ?
Levez les yeux, voyez vos frères ;
Vous êtes libres comme nous.
Revivez pour des jours de gloire,
Revivez pour la liberté :
On outragea l'humanité,
C'est à vous d'orner sa victoire.

 
 

Sources



Œuvres de P.-L. Carré, Paris, Trouvé, 1826, p. 31-32.