Henry La Rivière à sa malheureuse mère lors de sa proscription du 31 mai

Auteur(s)

Année de composition

s.d.

Genre poétique

Description

Dizains

Paratexte

Texte

Air : Du Fils naturel (par Boufflers)

Ô toi, dont je cause les larmes,
Toi, qui ne souffres que pour moi,
Par pitié suspends tes alarmes !
Je suis moins à plaindre que toi.
Crois, ô ma mère !
Que sur la terre,
Le Ciel protège l'innocent.
Dans un asile,
Sûr et tranquille,
Il me console et me défend.

Ah ! Bannis donc, je t'en supplie,
Et ta tristesse et ta douleur !
Des maux qui tourmentent ma vie,
Les tiens seuls affligent mon cœur.
Exempt de crime,
Si l'on m'opprime,
En paix je brave mes tyrans.
Dans ma retraite,
Je ne regrette
Que les larmes que tu répands.

Et toi, Dieu puissant que j'implore,
Si mes accents vont jusqu'à toi,
Sur une mère que j'adore,
Veille encore plus que sur moi !
Que ta clémence,
De sa souffrance,
Fasse enfin cesser la rigueur !
Et qu'auprès d'elle
Ta voix appelle
La douce paix et le bonheur !

 
 

Sources

Almanach des Muses pour l'an V de la République française, ou Choix des poésies fugitives de 1796, Paris, Louis, an V, p. 119-120.