Petits saints, ou Épître à Chénier, pour servir de supplément aux « Nouveaux Saints », par une petite société littéraire (Les)

Année de composition

1801

Genre poétique

Description

Alexandrins en rimes plates

Mots-clés

Paratexte

La petite société au lecteur

Il y a environ un an que, fatigués du silence de Chénier dont les satyres nous avoient beaucoup fait rire, nous commençâmes fort innocemment à jeter sur le papier la petite épître qu'on va lire, et qui pouvoit à son tour amuser les amateurs de ces sortes de bagatelles. Il ne s'agissoit que de la mettre au jour, et l'un de nous étoit prêt à la porter chez l'imprimeur, lorsqu'un autre dont l'avis prévalut, nous observa que cette épître étoit trop courte et qu'il falloit, avant de la livrer au public, attendre une occasion de la développer. Cette occasion ne tarda pas à se présenter : les Nouveaux Saints parurent, et alors nous y ajoutâmes tous les vers qui la terminent, c'est-à-dire toute la tirade qui commence par le vers :

Ainsi, d'un doux repos savourant l'indolence,

et qui finit, par le dernier. Nous y ajoutâmes aussi le titre des Petits Saints, qu'elle n'avoit point d'abord ; ainsi, on verra que cette épître a deux parties bien distinctes, l'une qui pourrait servir d'avant-propos à la satyre de Chénier intitulée Les Nouveaux Saints et l'autre qui pourroit lui servir de suite. L'une qui est pour ainsi dire un ante scriptum, et l'autre un post scriptum. Mais ces deux parties, liées ensemble par des idées à peu près semblables, forment un tout qui n'a rien de disparate
et le sujet en est simple, comme le veut Horace, simplex dum taxat et unum. Chénier a célébré les nouveaux Saints nous avons célébré les petits : ne sutor ultra Crepidam. Il a moissonné dans les champs de la nouvelle Église, nous n'avons pu que glaner après lui, et si notre ouvrage ne peut point aller de pair avec le sien, il pourra du moins lui servir de supplément. Chénier n'ayant pas pu tout dire, nous avons cru devoir dire quelque chose après lui ; nous nous sommes attachés modestement à son char : il ira à l'immortalité, et nous resterons en arrière.
Quelques bonnes âmes de la paroisse S. Roch seront peut-être scandalisées de ce que, dans cet opuscule, nous donnons la préférence aux prêtres constitutionnels sur les prêtres insoumis ou réfractaires, et M. de S. Papoul ne manquera pas de nous en faire un crime, mais nous les prierons d'observer que nous avons toujours été soumis aux loix de notre pays, et qu'une proclamation du ministre de la Police aux préfets des départemens a été notre boussole : le ministre dit dans cette lettre fort sage, datée de thermidor an 9 :

« Si dans quelques circonstances, les dispositions que je vous prescris paroissent accorder une sorte de préférence aux prêtres soumis aux loix, cette préférence est due sans doute à des hommes qui nés de la révolution lui sent demeurés fidèles, et qui n'ont eu besoin d'aucun pardon ; qui ont lié leur sort à celui de la République, et qui ne cessent aujourd'hui de prêcher l'amour et le respect du Gouvernement, par leurs discours et leurs exemples. »

C'est dans l'esprit de cette proclamation que nous avons écrit notre épître à Chénier ; c'est, imbus et pénétrés de l'esprit de cette proclamation, que nous avons cru devoir établir une grande différence entre les prêtres soumis et ceux qui ne le sont pas, entre les prêtres fanatiques et les prêtres philosophes. Les dames de la paroisse Saint Roch nous maudiront, mais le gouvernement ne pourra que nous approuver.

Paris, Ier thermidor an 9

Texte

Tu dors, Chénier, tu dors, et l'aigre calomnie
De nouveau, par ses cris, insulte le génie :
Tu dors et n'entends pas ses horribles serpens…

Tu les avois laissés dans la poudre rampans ;
Que fais-tu ? Quel démon t'éloigne du Permesse ?
As-tu fui l'opéra pour aller à la messe ?
Ou, plongeant tes pinceaux dans un saint bénitier,
Fais-tu, comme La Harpe, un sublime Psautier ?
Comme monsieur Després fais-tu des parodies,
Ou, comme Devilliers, fais-tu des rapsodies ?
Comme Beffroi-Reigny, dans la lune perché,
Des réputations passes-tu le marché ?
Et, de par l'alphabet, grand historiographe,
Vends-tu le noir mensonge à tant le paragraphe ?

L'arène de Panard t'offre un champ glorieux ;
Vas-tu, ressuscitant nos célèbres aïeux,
Y mentir à l'histoire, au goût, à la nature,
Et faire d'un grand homme une caricature ?
Ou plutôt cherches-tu, dans tes couplets savans,
Pour honorer les morts, à siffler les vivans ?
J'aime le vaudeville et n'aime point les drames.
Mais du Caveau, fertile en bonnes épigrammes,
Lorsqu'un auteur imberbe exhume les héros,
Il gâte par ses vers leurs jolis à propos,
Ce n'est plus ce Piron que l'on cherche à connoître,
Et l'épicier Gallet devient un petit-maître.

Valérius Flaccus, sous tes lâches pinceaux,
Devient-il un benêt dont s'amusent les sots ?
Le vertueux Caton devient-il un Cassandre ?
Les fais-tu sans pudeur l'un et l'autre descendre
De la hauteur romaine, et bouffon détesté,
Souilles-tu des grands noms l'antique majesté ?
Fais-tu du Vaudeville une burlesque arène
Où la froide équivoque ordonne en souveraine ?

Du théâtre où Piis règne, ainsi que Panard,
Voles-tu sur Pégase au temple de Favart,
Et veux-tu, secondé par l'Amphion lyrique,
Briller d'un lustre immense à l'Opéra-Comique ?
Veux-tu, rival heureux de l'heureux Marsollier,
Au fécond d'Aleyrac devoir plus d'un laurier ?
Elleviou t'attend, la carrière est ouverte.

Quelle admirable palme à ton génie offerte !
Veux-tu la conquérir, et, poète savant,
Être immortalisé, même de ton vivant ?
Encourir de Lepan les flétrissans éloges,
Et passer pour un Dieu dans les petites loges ?…

Que fais-tu ?… Si souvent, je te l'ai demandé :
Par quarante journaux doctement secondé,
Comme Desodoarts forges-tu des volumes ?
Lis-tu de Nivernais les ouvrages posthumes ?
Ouvrages morts deux fois, quoiqu'il fût immortel…
Pour relever ensemble et le trône et l'autel,
Fais-tu des almanachs, comme ceux de Lisbonne ?
Almanachs qu'eût sans doute approuvés la Sorbonne,
Où la France est rayée, où le Français n'est rien
Depuis qu'il s'avisa d'être un peu moins chrétien.

Mais quelle est mon erreur ! Tu veux fuir l'anarchie.
Du limpide Léman l'onde à peine affranchie,
Ainsi que Marchéna, témoin de nos discors,
Te voit peut-être errer sur ses paisibles bords.
Pour expier les torts de ta muse indiscrète
Peut-être en ce moment, dans Viterbe ou Lorrette,
Demandes-tu pardon, une torche à la main.
D'avoir un peu berné le Pontife romain.

Dors-tu, ne dors-tu pas ? Pour soigner une idylle,
Pour polir une églogue aussi bien que Virgile,
Consumes-tu, la nuit, ta pensée et tes yeux ?
Veux-tu, grâce à des vers touchans, harmonieux,
Apparoître au Lycée, et, nouveau météore,
Embrasant de tes feux le couchant et l'aurore,
De monsieur Raboteau devenir le rival,
Ou même supplanter Luce de Lancival ?

Du talent de bien lire atteignant l'Apogée,
Penses-tu quelque jour lire comme Vigée ?
Ou comme Legouvé qui suit par tous ses pas ;
D'un sexe aimable et doux, peins-tu les doux appas ?
Espères-tu, dis-moi, dans ta fougue lyrique,
Tourner comme Baour, le vers ossianique ?
Traduis-tu de l'anglais quelques piteux romans
Où les morts évoqués poussent des hurlemens ;
Où du charbon de Londre, en sanglante fumée
S'exhale dans les airs la vapeur enflammée ?…

Espères-tu d'Homère égaler les travaux,
Et payant, par l'ennui les bienfaits d'un héros,
As-tu mis sur l'enclume une Bonapartide
Qui vaudra de Codrus la longue Théséïde ?
Les voyages peut-être ont plus d'attraits pour toi ;
Sans sortir de ta chambre, exerçant notre foi,
Décris-tu les climats de l'Indien, du More ?...
Vas-tu, d'un trait de plume, à Rome, à Baltimore ?

Non, tu restes chez toi : la province et Paris
Fourmillent de savans qui proposent des prix
À la jeunesse ardente et de gloire amoureuse.
Du théâtre français la palme est douloureuse :
Un moment infidèle à messieurs les badauds,
Composes-tu des vers pour Toulouse et Bordeaux,
Et veux-tu, dans l'espoir d'une double couronne,
Être partout nommé lé Diou dé la Garonne ?
Le subtil Villeterque, au journal de Paris,
Avec malignité pince les beaux esprits ;
Passes-tu la journée à pointiller ta prose
Qui voudroit beaucoup dire, en disant peu de chose,
Et, comme cette abeille, armant tes aiguillons,
Déclares-tu la guerre aux modernes frelons ?
Comme l'aîné Fonvielle, exhales-tu ton âme
Dans les longs entretiens d'un lamentable drame,
D'un drame avec fureur par les prêtres vanté,
Dont tout Paris bientôt doit être épouvanté,
Et qui fera trembler jusqu'au souffleur lui-même ?

Peut-être tu diras : tel n'est point mon système ;
Il faut vivre ignoré pour vivre indépendant ;
J'imite de Sélis le silence prudent.
Sélis se tait : fort bien : son rôle est le silence,
Il n'a jamais brillé par beaucoup d'éloquence,
Mais toi qui, jeune encore, as reçu d'Apollon
Le talent de charmer tout le sacré Vallon,
Et qu'on voit triompher au temple de mémoire,
Veux-tu que le Mercier t'écrase de sa gloire ?
Veux-tu que Mazoyer, son Thésée à la main,
Du tragique parvis te ferme le chemin ;
Que monsieur de Nisas, te suivant dans l'arène,
Atteigne au verd laurier dont t'orna Melpomène,
Et que l'obscur Doigni se transforme en Soleil ?

Réveilles-toi, Chénier, sors de ton long sommeil :
Rappelles-toi le tems qui n'est pas loin encore,
Où sur tes ennemis, qu'un fiel sombre dévore,
Ta muse répandoit le sel à pleines mains,
Battoit leurs petits vers, en vers alexandrins,
Fondoit à coups pressés, dans sa juste colère,
Sur un tas de grimauds conduits par Baralère,
Exposoit aux mépris de la grande cité
Isidore Langlois largement souffleté ;
Du vieillard Morellet excitoit la jeunesse
À cueillir quelques fleurs sur les bords du Permesse,
Et par un tour heureux gaiment assimiloit
Le jeune Lacretelle, au vieillard Morellet.
Rappelles-toi ce tems où ta main qui nous venge,
Par le front les saisit, les traîna dans la fange,
Et remplissant pour nous un courageux devoir,
Fustigea Souriguière et brisa son miroir.

Ils renaissent encor ces vils folliculaires,
Se disant du Parnasse uniques titulaires,
Leur troupeau fut par toi vainement atterré.
Le fabuliste Aubert, chez Moutard enterré,
En plein jour ressuscite, et donne à tous les diables
Tout lecteur insolent qui n'aime point ses fables.
Aux modernes Cotins, qu'a siffles Pallisot,
Succèdent vingt abbés hargneux comme Brissot.
L'abbé de Fontenai sort de sa hutte obscure,
Et l'abbé Duvaucel prêche dans le Mercure.
Monsieur l'abbé Grosier, moderne Aliboron,
Se traîne lourdement sur les pas de Fréron,
Et de l'abbé Gallais la main non moins pesante,
Va broyant des pavots et se croit amusante.
N'est-ce pas un abbé qui, fugitif, errant,
Du Parnasse français veut être conquérant,
Qui, dans l'homme des champs, peint l'homme de la ville ;
N'est-ce pas cet abbé qu'on surnomme Virgile ?

Un fanatique abbé, dont Beurrier fut le nom,
Dans la tombe dormoit, près du traître Sinon,
Onfroi va l'éveiller sur les bords du Cocyte,
Pour combler nos ennuis, Onfroi le ressuscite.
Tout n'est qu'abbé, que prêtre, aux marais d'Hélicon :
L'un se croit un Bernis, et rampe avec Gacon ;
L'autre veut qu'en secret on le monseigneurise,
Il fut jadis évêque, il régna dans l'église,
Il veut encore régner sur un peuple d'égaux.

Sur les républicains tous versent à grands flots
Le fiel long-tems croupi dans leur âme fétide,
Parois, pour ces Cacus, sois un nouvel Alcide.
Ils adorent le trône, ils détestent les lois,
Ils brûlent de ramper sous le sceptre des rois.
Diderot n'est pour eux qu'un vil énergumène
Qui refusa de croire à l'Église romaine.
L'esprit d'Helvétius est l'esprit de Satan,
Et Voltaire naquit du noir Léviatan.
Ils veulent qu'un guerrier préfère avec humblesse
Au canons des combats le canon de la messe,
Qu'il ne se batte point sans s'être confessé ;
Et dans le champ d'honneur, s'il tombe renversé,
Ils veulent qu'un vicaire, animal domestique,
Lui barbouille les pieds avec de l'huile antique.
Insensés !… Bonaparte, aux champs de Maringo,
A-t-il fait aux soldats chanter tantum ergo ?
Ils ont trouvé sans vous le chemin de la gloire,
Ils ont, sans aumônier, remporté la victoire,
Et vos prêtres romains, avec leurs doigts bénis,
Ont-ils fait triompher nos superbes bannis ?

Je te l'ai dit : parois : dans leur noire caverne
Fais rentrer ces Cacus enfantés par l'Averne,
Qu'ils tremblent, et qu'enfin l'auguste vérité
Dévoile leur bassesse à la postérité.

Ainsi d'un doux repos savourant l'indolence,
J'accusois de Chénier le généreux silence…
Qui vient avec fracas heurter dans mon réduit ?
Quel tapage infernal !… À peine de la nuit
Les voiles repliés laissent briller la rose,
Autour de moi tout dort, tout se tait, tout repose.
J'ouvre : monsieur Eustache, honnête colporteur,
Entre, brochure en main : Vous connoissez l'auteur,
Me dit-il, de Chénier c'est un nouvel ouvrage ;
Vous aimez son esprit, vous aimez son courage ;
De la philosophie apôtre et défenseur,
Vous avez secondé son Apollon censeur,
Et vous semblez jaloux de marcher sur sa trace.
Je lis : Les Nouveaux Saints : juste ciel, quelle audace !
Se moquer de Geoffroi, se moquer de Clément !
De ces deux grands auteurs médire indécemment !
De Clément par Fréron instruit dans l'art de braire !
De Clément qui vingt fois ruina son libraire !
De Geoffroi, successeur de maître Aliboron,
Qui chante un peu moins bien que Virgile Maron,
Et dont le Très-Saint Père, ami du chromatique,
Admire, en la payant, la touchante musique !
Se moquer d'un tel homme ! Ignores-tu, damné,
Qu'à l'œuvre de Geoffroi le pape est abonné ?
Que le Sacré Collège, avec impatience,
Pour recevoir sa feuille attend la diligence ?
Se moquer de La Harpe, auteur fécond ! Divers !
Blâmer son noble orgueil, ses sublimes travers !
Rire de ses quatrains, rire de ses éloges !
De ses drames surtout faits pour les Allobroges.
En faire un lourd pédant, et dans tes vers maudits,
Feindre qu'il est portier du divin paradis,
Place qui conviendroit à ce fervent apôtre,
Si La Harpe au Bedlam n'en avoit point une autre,
Et s'il ne falloit point à cet homme sacré
Donner le bonnet rouge ou le bonnet quarré.
Qui ne connoît La Harpe habile en mascarades ?
La Harpe contre Dieu lançant des pasquinades,
Qui, pour être sauvé le jour du jugement,
Au cloître Notre-Dame a pris un logement ?
Se moquer d'Atala, vestale qui chancelle,
Qui veut et ne veut pas cesser d'être p… ?
De Chactas qui se pâme au bruit des oremus !
De ce bon père Aubry leur disant in manus,
Et dont le nez auguste, et qui toujours s'allonge,
Avec sublimité dans la tombe se plonge !
Se moquer d'une dame arrivant d'Altona,
Que l'esprit du Seigneur jamais n'abandonna !…
L'édifiant Chactas vaut mieux que Podalire,
Roman anti-chrétien qu'on ne doit jamais lire,
Et Félix Nogaret, près de Chateaubriand,
N'est-il pas le pygmée à côté du géant ?
Que diront de tes vers ces apôtres novices,
Insoumis à la loi, soumis à tous les vices,
Et qui sur les humains prétendent seuls régner ?
À ton mauvais génie ils vont t'abandonner,
Et, critiquant de toi jusqu'à la moindre phrase,
Ils vont du haut des cieux foudroyer ton Pégase.
Cournand m'applaudira : la belle autorité !…
Du trésor des élus il est déshérité ;
Grégoire l'a damné dans sa lettre encyclique.
Tout prêtre de ce nom est un peu fanatique.
Grégoire est vierge encor : mais de peur de l'enfer,
Il n'a jamais tâté des plaisirs de la chair.
Cournand est père, époux, et de plus, philosophe,
Cherche pour défenseurs des saints d'une autre étoffe.

J'invoquois ton courroux contre ces vils frelons
Qui dardèrent sur toi leurs pesans aiguillons :
Mais attaquer nos chefs, nos maîtres, nos modèles !
Et tant d'auteurs fameux au Saint Siège fidèles !
Ils te damnent, Chénier, et c'est avec raison.
Tu ne sais point, comme eux, vaquer à l'oraison,
Te confesser, jeûner, bâiller à l'offertoire,
Et, caché dans le fond d'un pieux oratoire,
Comme eux, tu ne sais point, avec simplicité,
Ramener les esprits au centre d'unité.

Les messes, les sermons, pour toi choses communes,
Où souvent ces messieurs vont en bonnes fortunes,
Ne t'ont jamais séduit, ne l'ont jamais tenté
Et, scandale du Pinde et de la chrétienté,
On ne t'a vu jamais, d'une façon discrète,
Glisser le moindre écu dans la boëte à Perrette.
Aussi les nouveaux Saints, indignés contre toi,
T'accusent de n'avoir ni dieu, ni foi, ni loi.
De Sylvain Maréchal, de Copernic Lalande,
Ils disent que ton nom doit grossir la légende,
Et de nos Vanini te nommant le héros,
De l'enfer pour te cuire ils soufflent les fourneaux.
Je ne puis les blâmer, et de ma longue estime
Triomphe malgré moi leur courroux légitime.
Entre le Ciel et Rome il n'est point de milieu
Ne pas croire au Saint Père, est ne pas croire en dieu.

 
 

Sources

BNF, Ye 19356.